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Voyage aux antipodes...
6 juin 2009

Au coin de la cheminée...

Bonjour à tous!

Je profite d'une samedi de fin d'automne au coin de la cheminée pour vous donner quelques nouvelles fraîches...

Je vais bien. Les quelques jours de repos m'ont été bénéfiques... Le temps s'écoule tranquillement ici chez Lou et Debra... un peu de jardinage, un peu de cuisine, quelques cours de français pour Lou... et quelques chocolats chauds au Patagonia!! Trop dur!!

Avant de poursuivre je voudrais faire une annonce... vous cherchez un bouquin sympa pour vos vacances d'été?! un bouquin intéressant, pas trop cher, pas trop gros pour mettre dans votre sac de plage?!... j'ai LE livre qu'il vous faut!!!
D'ici quelques jours, sortira dans les librairies françaises, ce qui sera, je n'en doute pas,  l'événement de l'été!! ;-) La collection "Que sais-je" vient tout juste de s'enrichir d'un nouveau tome... écrit par deux personnes que je connais, dont l'un m'est très cher!!! très très cher!! vous voyez?!:-)
Le titre: "L'action humanitaire"... les auteurs donc: Marie-Laure Le Coconnier et Bruno Pommier... tiens tiens... ça me dit quelque chose?!
Bon je ne vais pas vous mentir: je n'ai pas encore eu le privilège de le lire... j'attends d'une, de rentrer en France, et de deux,que les deux auteurs me le dédicacent!!
Voici un lien où vous pourrez en savoir plus sur ce futur succès de la collection "Que sais-je": Succès de l'été!

Seconde annonce... Je vous ai mis deux liens supplémentaires, accessibles sur mon blog (en haut à droite, dans la partie "LIEN"!).

Le premier, "Mountain Spirit Institute's blog" vous conduira sur le blog d'un ami américain qui m'est cher et que je me suis fit ici en NZ, Randy... je vous en ai déjà parlé puisque c'est lui qui vient tout juste de se marier avec Amanda, à côté d'Auckland! (bientôt le récit et les photos!!).

CIMG4578 c'est un jeune marié donc, et un futur papa... heureux le gars!

... et aussi un sacré chanteur-guitariste...quels talents!! CIMG3628

C'est à la fois un blog professionnel et personnel... Randy y parle de son activité à Mountain Spirit, sorte d'association-agence américaine qui organise des voyages à thèmes autour des axes sports, culture et spiritualité (méditation...). Il y parle également de ses rencontres, de sa vie perso, des thèmes qui le touchent particulièrement: environnement, sciences... C'est un blog anglophone... avec des photos!! Vous y trouverez notamment un article me concernant mon blog avec des photos de moi!! échange mutuel dans la blogosphere... drôle non?! Allez y jeter un coup d'oeil!!

Mountain Spirit Institute's blog

Un autre lien... concernant la Nouvelle Zélande: NZexplorer... je l'ai trouvé par hasard sur le net. Il me semble intéressant, condensé, simple, clair, aéré et convivial... je ne connais pas son auteur, mais après l'avoir un peu parcouru, je me dis que je ferais bien d'améliorer la mise en forme du mien!!... dans une autre vie peut être!

Bon... j'aimerais revenir (enfin!!) un peu sur les questions que Martine avait posées dans son commentaire du 6 mai dernier et qui avait pour titre "L'impossibilité d'une île?"... j'espère pouvoir donner quelques éléments de réponses... avec mes modestes moyens!! :-) Pour plus de clarté j'ai remis ici les questions...

Martine " 1/ Faut-il être sur une ile pour développer l'instinct de conservation de la nature ou cela vient-il d'une sélection naturelle à partir d'un certain type d'immigrant chez l'immigrant historique ?

Pas évident… il faudrait peu être déjà se demander d’où vient cet « instinct de conservation » ??. ..
Je ne suis pas spécialiste en la matière mais j’ai l’impression que ce souci ‘conservationiste’ est un phénomène des temps modernes… ! L’idée de conserver une nature riche, de préserver une biodiversité (= diversité des êtres vivants) sur notre planète est assez récente… L’Homme appartient au monde animal : il prélève dans son environnement naturel ce dont il a besoin pour vivre, et cela depuis la nuit des temps… question de survie !
Téléportons nous pour un instant aux alentours de 900 – 1100 ap JC et mettons nous à la place des premiers polynésiens (futurs Maoris) qui viennent de traverser une bonne partie du Pacifique et cherchent un nouveau territoire où s’installer… ils arrivent sur l’île du nord de la NZ… ces premiers hommes qui débarquent ici trouvent une forêt dense, humide, peuplée essentiellement d’oiseaux, d’insectes... Ils trouvent notamment le Moa (immense oiseau, sorte d’Autruche, endémique ici)… qu’ils chassent pour se nourrir… quelle conscience ces premiers Maoris avaient ils de l’idée de « conservation » du Moa ?!... je ne sais pas mais ce qui est sûr c’est que cet oiseau géant a disparu des terres néozélandaises 400 ans après l’arrivée des Maoris…

Et qu’en est-il des premiers Européens qui, consciemment ou non (parfois !), apportent, via les cales des navires sur lesquels ils naviguent, rats, veaux, cochons et autre mammifères de tout poils, ainsi que quelques graines de plantes bien de chez eux !? L’objectif : faire comme à la maison !! recréer un environnement que l’on connaît bien en Europe, un environnement qui rassure, un environnement que l’on maîtrise bien, dans lequel on peut cultiver et élever… mais aussi s’amuser et se divertir : le cerf par exemple fut introduit sur l’île pour les ‘plaisirs’ de la chasse. Au fond, rien de plus ‘instinctif’ pour l’être humain que de se re-créer un environnement familier, que l’on connaît bien… à une moindre échelle, n’avons nous pas nous-mêmes cette tendance lorsque nous partons en vacances ?... on emporte avec soi ses petits objets qui nous semblent si essentiels et qui nous rappelle notre chez nous ?! Alors imaginez partir vers un territoire inconnu pour s’y installer !!
Bref ! Quelle conscience ces Européens avaient ils de l’idée de ‘conservation ‘ de l’environnement naturel de la Nouvelle Zélande ??

Sauf que… nous sommes ici sur une (deux !) île(s)… et par définition, une île a la particularité d’être isolée du reste du monde… Cet isolement ainsi que la diversité des milieux naturels du pays (côtes, montagnes…) ont des conséquences directes sur l’évolution des espèces vivantes ; d’où une riche biodiversité et une endémicité élevée. Par exemple, on estime que 80% de la flore présente sur l’île n’existe qu’ici ! Sur les 336 espèces d’oiseaux répertoriés, 64 sont endémiques…

Avec l’arrivée des Maoris puis des Européens, ce sont 33 mammifères, 33 oiseaux, 1 lézard, trois grenouilles, 20 poissons d'eau douce, environ 1 000 invertébrés et environ 6 000 plantes (selon Wikipédia… !) qui ont été introduits !!
L’introduction de nouvelles espèces dans un environnement qui vit de manière insulaire depuis des millénaires a évidemment des conséquences importantes: opossums, rats et autres hermines se multiplient à vive allure, aux dépens des œufs de nombreuses espèces d’oiseaux dont ils se nourrissent ; de même, le caractère invasif de certaines espèces végétales introduites a des effets directs sur la population floristique locale, entraînant sa réduction et même parfois sa disparition !
C’est donc tout un équilibre écologique qui est rompu. Et ce déséquilibre va de pair avec une perte de biodiversité.

Aujourd’hui le gouvernement néozélandais, via le Department Of Conservation, dépense des sommes astronomiques et une énergie folle pour tenter d’enrayer cette perte de biodiversité.
Comment ? A-t-il raison ou tort ? Pourquoi la conservation de la biodiversité est si importante ?... d’autres débats…

Alors ? être sur une île, est-il une condition nécessaire pour développer l’instinct de conservation de son environnement ??
Personnellement, je pense qu’il est possible d’avoir ce souci de conservation à toutes les échelles : village, régions, pays, continents, planète.
Chacun d’entre nous, à sa propre échelle, où qu’il soit, peut agir dans ce sens…
Ceci étant dit, l’insularité de la Nouvelle-Zélande et donc la richesse de sa biodiversité et l’endémicité de nombreuses espèces a sans doute accentué cet ‘instinct’ face au reste du monde…
A cela, je pense qu’il faut ajouter le caractère récent de l’histoire de ce pays : c’est l’une des plus courte de notre planète ; il s’agit de l’un des derniers territoires découverts par l’Homme sur Terre. Aujourd’hui c’est pourtant une civilisation moderne. Quelle évolution en si peu de temps ! La prise de conscience de la richesse biologique du pays grâce aux moyens et connaissances modernes est donc elle même très récente. Dans le même temps, les néozélandais peuvent mesurer en temps réel la perte de biodiversité mentionnée ci-dessus. La combinaison de ces deux éléments est sans doute un facteur déterminant dans le développement de l’instinct de conservation du peuple kiwi sur leur environnement naturel.

Martine: "ce qui entraine l'interrogation suivante: quels sont les critères actuels de sélection pour l'immigration en NZ? Je trouve qu'il y a une certaine homogénéité dans les profils des gens que tu rencontres (ecolo, left wing(?), ascendance type post 68arde, bien installés dans la vie, avec des projets) ou alors est-ce toi qui, de part ton profil sciences de la nature et de travailleur journalier (les fameux chemineaux de Charlie Chaplin), les sélectionnent ? J'ai noté ton rejet instinctif de la vie communautaire pré-sectaire, la méditation transcendantale groupée n'a pas l'air d'être ta tasse de thé.Si cela peut te rassurer, les rares fois où je me suis trouvée dans ce genre de position (thérapie de groupe des années 70 avec un zeste de patchouli) mon esprit un peu trop cartésien et imbibé de littérature fantastique m'a vite fait toucher du doigt l'ambiance Twin Peaks de ces groupes, avec la dame à la buche et les wc sans porte pour éradiquer tes tendances à l'introspection solitaire tout en favorisant une constipation opiniâtre."

En ce qui concerne l’immigration actuelle en NZ…

Vous trouverez des données générales sur la démographie de la Nouvelle Zélande dans la partie ‘démographie’ du lien wikipédia suivant : NZ.

Il faut savoir que la NZ vit un déficit migratoire constant : le nombre de citoyens partant à l’étranger dépasse celui des immigrants accueillis. Apparemment cette tendance va en s’amenuisant.  J’avoue que cela m’a beaucoup surpris ! D’après les kiwis avec lesquels j’ai pu en parler, la raison essentielle est financière… il est plus intéressant pour de nombreuses professions d’aller s’expatrier en Australie notamment, où le niveau de vie et les salaires sont plus importants qu’en NZ. L’Australie n’est qu’à 2000 km des côtes néozélandaises et on y parle la même langue !! Il faut dire aussi que, parler la langue internationale, est un atout majeur pour s’expatrier dans le monde, notamment dans d’autres pays anglophones comme les Etats Unis d’Amérique, le Royaume-Uni ou l’Afrique du sud
Du coup, la politique d’immigration du pays est plutôt souple et accueillante, tout en tant très contrôlée. Apparemment règne l’idée de ‘sélectionner’ les immigrants… pas trop d’Asiatiques déjà nombreux, davantage de ‘riches’ immigrants, avec un bon niveau d’anglais… Il existe sur le site de l’immigration néozélandaise, une liste des métiers que l’on accueille très très très volontiers !... être ingénieur, professeur, médecin ou infirmière est un atout pour devenir un citoyen kiwi !!

Par rapport au profil des gens que j’ai pu rencontrer… difficile de répondre… j’ai le sentiment d’avoir vu des genres tellement variés !
Majoritairement, j’ai croisé sur mon chemin ce que les Maoris appellent les ‘Pakehas’, ce qui signifie ‘étranger à cette terre’ : cela englobe majoritairement les descendants des colons européens mais également tous les autres immigrants : australiens, américains, sud-africains, asiatiques, indiens, brésiliens…

Mon choix de voyager via la WWOOFING m’a permis de vivre chez et avec le kiwi… ce fut pour moi le choix de l’immersion et je ne le regrette pas !! Il est possible de ‘voir’ toute la Nouvelle Zélande en louant une voiture (c’est quand même bien pratique !!) et en s’arrêtant dans les backpackers… vous rencontrez alors principalement des allemands, asiatiques… je sais, je l’ai fait aussi! Loin de moi l’idée de ne pas apprécier la compagnie allemande ou japonaise… toute culture est passionnante à découvrir… mais je suis vraiment heureux d’avoir pu vivre la Nouvelle Zélande de l’intérieur, avec les kiwis… c’est peut être ça la différence entre touriste et voyageur… touriste, je l’ai été sûrement… voyageur, je l’espère aussi !!

J’ai croisé différentes sortes de « kiwis »…
… des kiwis installés ici depuis plusieurs générations… des immigrants arrivés depuis plusieurs années… des ruraux… des citadins… de tous âges… des hommes, des femmes… des célibataires, des familles…

Difficile de faire des généralités sur les kiwis (ceux qui sont là depuis longtemps)… ils sont en général fiers d’être kiwis ! ils sont plutôt accueillants ! ils sont en effet plutôt écolo… ils ont une assez bonne conscience de la beauté de leurs paysages, de la biodiversité et du côté très ‘nature’ de leur pays… ils sont plutôt attachés à la culture des Maoris et la respectent dans l’ensemble…. Ils reconnaissent aussi volontiers une certaine ‘pauvreté’ dans leur culture culinaire !! Ce sont des gens du dehors… ils aiment les activités de pleine nature… ils ne sont pas très « religieux »… je veux dire que, même si le Christianisme est ici la religion ‘dominante’ (anglicans et catholiques), il n’est pas très présent dans la vie des kiwis…

J’ai également eu la chance de croiser et de passer un peu de temps avec un Maori, Wayne, quand j’étais dans l’extrême nord du pays. C’était vraiment intéressant pour moi de pouvoir échanger avec lui ! J’aurais voulu en croiser plus, m’immerger davantage dans la culture Maori, vue de ‘l’intérieur’, c’est-à-dire par les Maoris eux-mêmes ! En 2006 les maoris représentaient 14,6% de la population néozélandaise…

En ce qui concerne mon "éventuel rejet instinctif de la vie communautaire"... je ne crois pas non... j'ai essayé de prendre contact avec deux ou trois 'eco-villages', mais sans succès... peut-être je re-essayerai en France!... et ma seule expérience avec un centre de méditation à Albany (nord Auckland), fut un désastre... non  à cause de la méditation elle-même (au contraire j'aimerai bien en faire!) mais de l'ambiance particulière qui y régnait: accueil non chaleureux, responsable débordé, pas de nourriture dans le réfrégirateur, conflits internes à la 'communauté'... bref loin de ce que l'on est censé trouver dans un tel centre!!

Voilà... ce sera tout pour aujourd'hui!

J'espère que je n'ai pas été trop confus et que j'ai pu apporter quelques éléments de réponses...

Bonne journée

à bientôt

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Commentaires
E
On habite une planète magnifique.On l'a scientifiquement mené à l'épuisement pour que notre home, sweet home, soit le plus parfait possible,on s'est fait guerrier, envahisseur, immigrant, touriste et pire encore avec chaque fois une folle raison de quitter un horizon pour le comparer à un autre.On tremble parce que notre planète à la fièvre, on s'épuise de la voir si belle et si fragile mais on enfourche quand même le migratoire stream pour aller<br /> chercher une vie meilleure si possible dans les zones inondables.Je résume ainsi nos contradictions à la mesures des néozélandais qui sont dans un flux migratoire négatif quand leur home est si beau.En fait pouvons nous encore vraiment assumer cette beauté et ne pas lui préférer en fait son avatar virtuel beaucoup plus confortable ? Cette quête angoissante qui oppose, pour simplifier, macadam à verdure, cheval à 4x4 et humanité grouillante à solitude, montre que l'homme a un instinct grégaire et que la nature n'aime pas du tout cela et qu'il(l'homme) le lui rend bien.<br /> J'espère ne pas t'avoir trop "mélé" avec mes propos et te remercie infiniment d'avoir pris la peine d'y réfléchir et d'y répondre.Pour le wvhoofing (?) qui monte en charge en Rhône alpes, il y a des opportunités en Beaujolais que je t'évoquerai par mail. <br /> Ultimes encouragements pour quitter dans la joie cette Terra Incognita que nous rebaptiserons ChristophIle car NZ c'est un peu plat , ile que tu as découverte avec innocence et absence d'a priori (excepté pour tes capacités linguistiques somme toute secondaire)et que tu nous a magnifiquement fait découvrir.<br /> Foin des guides du routard dont le rôle est de te faire retrouver bohèmiquement (?) ton chez soi partout dans le monde,tu as su nous délocaliser, nous secouer, nous faire rire, nous faire doucement ouvrir les yeux comme un guide qui veille à ne pas déranger ses hôtes, comme un passeur de rêves éveillés pour nous autres les immobiles conditionnels. Dans ton blog,cette main tendue, ces yeux grands ouverts et partageux, cette blogorrhée thérapeutique qui te prenais à intervalles de plus en plus espacés, comme si tu reprenais ton souffle, ce moment où tu es passé de l'autre coté du miroir et que tu nous as entrainés dans les eaux sombres des lacs, les brumes des alpages désertiques, les plages pour navigateurs sans retour, les milles et un visages rencontrés, leurs peines , leurs amours, leurs quotidiens on a, tous, bu cela avec avidité comme toi le chocolat du Patagonia qui devient ainsi la référence culte à l'ambiguité du voyageur : Un savant dosage de brutale nostalgie et d'intense curiosité.<br /> Merci, bisou et à bientôt <br /> Martine
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