Petites pensées du soir...

Good evening!

Mardi 9 décembre - 23h30h... sous la couette avec mon lap-top!

Juste envie de vous partager quelques uns de mes "états d'âme" en ce début de semaine...

J'avoue avoir , en ce moment, la sensibilité "à fleur de peau"... bon déjà en temps normal, ma "peau" n'est pas très épaisse; mais depuis quelques jours, les larmes me montent pour un rien: pensées, musique, film, situations... je ne sais pas bien ce qu'il se passe... comme si tout ressenti était exacerbé. Ce serait faux de dire que je me sens déprimé... non, juste la tête plein de pensées parfois et de questions que je ne gèrent pas forcément très bien...

J'avoue que par moment j'aimerais bénéficier d'une personnalité plus expansive et enthousiaste. C'est vrai que j'ai cette tendance malheureuse à voir la bouteille à moitié vide qu'à moitié pleine; en outre je ne suis pas le 'king' dans l'art et la manière du "s'aimer soi-même"!! N'ayons pas peur des mots: la douzaine de névroses que je traine fait de moi un être... fragile et à l'humeur instable... mais que voulez vous! on ne se refait pas aussi facilement que ça...

Je reste conscient de la chance que j'ai de vivre cette aventure... toutefois, je ne peux m'empêcher de subir cet insidieux "vague-à-l'âme" de temps à autres... En ce moment particulièrement, je me sens mis à rude épreuve: moi qui aime tant savoir où je vais, qui aime tant m'organiser, maitriser les choses (surtout celle qui me concernent!), moi qui ait tant de difficultés dans mon rapport avec l'argent... eh bien me voici à moins de deux semaines de la fin de l'école, à 19 000 Km de mon pays, sans savoir ce que je vais faire (après la venue de Bruno), avec un compte en banque dans le rouge (ou presque!) et qui plus est, dans un pays où je ne maîtrise pas la langue, avec toutes les difficultés de communication que cela impose... à cela se rajoute la tonne d'incertitudes qui concerne la suite que je veux donner à ma carrière professionnelle de retour en France...

Bref... j'avoue que ça fait beaucoup pour mes petites épaules fragiles... et pour un être "fragile" ce n'est pas toujours évident à gérer! Je fais ce que je peux avec ce que je suis... et ce que je suis ne peux pas toujours faire bien! (euh... vous avez le temps de relire si vous voulez ;-)...)

Bon tout ça pour dire que je me sens constamment bousculé en ce moment! Dans un récent mail, une amie (merci Stef!) m'a écrit qu'il était sans doute "trop tôt pour mesurer pleinement ce que j'apprends ici, bien au delà de l'anglais... sur moi, sur mon rapport aux autres et au monde"... c'est sans doute vrai... c'est peut être ça en fait ce que je suis venu chercher à travers ce voyage... en apprendre davantage sur moi... expérimenter... me laisser  bousculer... me mettre en difficulté pour mieux faire face à ces vieux fantômes qui me hantent... pour mieux dépasser mes fragilités... qui sait!? si seulement les choses pouvaient réellement avancer... je le souhaite en tout cas! j'y mets toute l'énergie que je peux... comme je peux... à mon rythme...

Voilà une très bonne occasion pour vous faire partager une pensée qui me vient d'Isabelle, une amie et ex-collègue atteinte d'un virus appelé 'voyage' (merci Isa!)...

A la question "qu'est-ce-que voyager", l'écrivain Paul Morand (immense écrivain, poète et... voyageur!!) répond: "C'est gagner son procès contre l'habitude, (...) c'est fuir son démon familier, distancer son ombre, semer son double (...)" et le critique qui le cite ajoute : "Dans tous les cas, gigantesque ou minuscule, antipodique, proche ou même immobile, voyage dans le lointain ou dans l'ici, voyager c'est restaurer contre le familier la sensation de l'étrange : celle du Divers, et reconduire ainsi, sans cesse, la conscience de l'Autre, conscience d'autrui (qu'il soit semblable ou différent), du monde (qu'il soit mien ou étranger) et de soi. Voyager c'est devenir autre (...) c'est sans doute cela la vérité du voyage. C'est proprement s'aliéner, verbe à prendre ici non pas dans le sens courant de "perdre sa liberté" mais, tout au contraire, dans celui de la retrouver en se faisant "alien" -du latin alienare, se "rendre autre"- et en conséquence avoir sur toute chose le regard toujours neuf de celui-là".

... une pure merveille non?!.. à méditer sans modération...

                                        

Prenez soin de vous

à bientôt

Comments

[elanaveva]

Et si l'intérêt du voyage était tout simplement dans l'intense plaisir (j'ai failli écrire désir) du retour ?
L'oiseau migrateur et non l'émigré ou l'apatride ?
Bisou et @+ pour le developpement du thême

Martine